mercredi 29 mars 2017

Personal Shopper : Interview de Kristen avec Who Magazine

A l'occasion de la press junket américaine de Personal Shopper, Kristen parle de son personnage de Maureen, du tournage, de Come Swim, de son coming out ou encore de son rapport à la célébrité dans une interview avec le magazine australien Who Magazine. Elle évoque également brièvement de ses deux prochains projets, Lizzie et Underwater.
Le réalisateur Olivier Assayas et l'acteur Jesse Eisenberg évoquent aussi l'actrice.


Artiste d'évasion

Depuis Twilight, Kristen Stewart a refusé d'être confinée, en prenant des rôles audacieux dans des films complexes et en évoquant sa sexualité.

Le 4 février, Kristen Stewart est arrivée au Saturday Night Live pour les répétitions. Cela ne s'est pas vraiment bien passé. 'Je ne pouvais pas sortir une ligne', dit Stewart, qui présenter [l'émission] pour la première fois. 'J'étais embarrassée. J'étais tellement nerveuse. Simplement être sur scène avec l'ensemble de l'équipe – et cette distribution est épique – et tout le monde déchirait immédiatement. J'ai eu le sentiment qu'ils pensaient tous, 'Cette pauvre fille va s'écraser et prendre feu'.

Mais lorsque l'émission s'est déroulée en direct cette nuit-là, c'était une Stewart confidente qui est arrivée sur scène. En moins de cinq minutes, elle s'est moquée de son anxiété, son image et a rappelé au monde le fait bizarre que l'actuel président des Etats Unis avait l'habitude de tweeter de façon obsessionnelle à propos de sa vie amoureuse et son petit ami de l'époque et partenaire de Twilight, Robert Pattinson.

'Donald, si tu ne m'aimais pas à l'époque, tu ne vas probablement pas m'aimer maintenant', a t-elle dit avec un sourire malicieux. 'Parce que je présente le SNL et je suis, genre, si gay, mon pote'. Le public a rugi son approbation. Twitter s'est emballé et Stewart a continué à délivrer l'un des meilleurs épisodes de l'émission cette année.

'Oh, c'était tellement amusant', dit Stewart quelques semaines plus tard, étendue sur un balcon au soleil à Los Angeles. 'S'ils voulaient encore de moi, j'y retournerais tous les ans'.

Elle semble amusée par le buzz créé que l'annonce de son coming out a reçu. 'J'en parle depuis très longtemps ! Je vis assez ouvertement'. En effet, elle a été annoncée en couple avec plusieurs femmes, y compris la chanteuse Annie Clark (aka St. Vincent) et plus récemment la mannequin Stella Maxwell. Sa déclaration n'aurait pas dû être une grosse affaire, et pourtant … 'Je suppose que c'était simple et direct. Simplement – 'Je suis si gay, mon pote !''. Elle s'arrête et sourit. 'A ce moment-là, rendre cela normal et cool et complètement dénué de honte ? C'était vraiment cool !'.

C'est un plaisir de voir Stewart si à l'aise avec elle-même et à sa place dans le monde. Cela n'a pas toujours été le cas. L'actrice de 26 ans a subi un examen public intense lors du succès mondial des films Twilight qui ont rapporté 3,3 milliards de dollars de bénéfices et elle ne l'a pas pris à la légère.

Vu de l'extérieur, sa célébrité – les avants premières de film, les fans hurlants, les interview interminables – semblait la faire se mettre en retrait. Elle a été accusée d'être distante, maussade, plus froide que quiconque. 'La présentation n'était pas mon point fort', dit-elle sèchement. Ce qui se passait réellement, c'était une profonde timidité qu'elle ne savait gérer dans l'éblouissement du regard public. 'J'ai observé d'autres personnes timides qui ont des réactions similaires – cela peut sembler être une chose rude ou un non investissement ou quelque chose comme cela'.

Cette vision sur elle, dit son ami proche et partenaire fréquent Jesse Eisenberg, est éloignée de la vérité. 'Kristen est un bon exemple de quelqu'un qui est totalement sain, normal, avec la tête sur les épaules et autocritique et dans tous les cas', dit-il. 'Si vous faites confiance à quelqu'un comme cela dans un spectre plein de projecteurs, elle peut apparaître au pire ingrate et au mieux simplement timide. C'est une évaluation compréhensible mais elle n'est pas totalement juste'.

Heureusement, alors que Stewart a mûri, elle a trouvé un moyen de manœuvrer à travers la célébrité et elle a construit une personne publique qui semble être plus naturelle. Tout aussi important, dans les cinq années après la fin de la franchise Twilight, elle est revenue aux sortes de films d'art & essai qu'elle avait favorisé avant de devenir Bella Swan.

Elle a convaincu les critiques et le public dans des films indépendants comme Still Alice et Clouds Of Sils Maria, ce dernier ayant valu à Stewart un César – faisant d'elle la première actrice américaine à remporter 'l'Oscar français'. Dans ce film, Stewart joue l'assistante d'une star de cinéma, interprétée par Juliette Binoche, alors qu'elles sont dans un endroit reculé pour préparer un film. 'J'ai lu ce truc et il n'y avait pas un seul mot que je ne comprenais pas', dit Stewart. 'Cela a eu énormément de sens pour moi – l'isolement de deux personnes dans un endroit qui essayent de faire quelque chose et qui luttent avec leur propre vie personnelle'.

Regarder le personnage de Stewart jongler avec les appels téléphoniques et protéger sa célèbre patronne des paparazzi a été fascinant en partie à cause de l'énorme client dissimulé. 'Cela était plus intéressant de voir certains mots sortir de ma bouche, connaissant mon positionnement dans le monde de la célébrité', dit Stewart. 'Cela était une telle plaisanterie. Personne ne pouvait mieux comprendre et parler de la consommation de masse des vies des gens [célèbres] en tant que produits de nécessité et à quel point cela est stupide que moi'.

Si la profondeur et la portée de la performance de Stewart ont été une révélation pour le public, ils étaient une bonne compagnie. 'Lorsque les gens me disent que cela a été au cours de Clouds Of Sils Maria qu'ils ont réalisé tout ce que Kristen pouvait faire, je ne suis pas surpris', explique Olivier Assayas, le réalisateur de Clouds Of Sils Maria, qui a d'abord remarqué l'actrice lorsqu'elle jouait un petit rôle dans Into The Wild en 2007. 'J'étais dans la même position. J'ai vraiment découvert la portée de ce qu'elle peut faire pendant un tournage. Je réalise sans cesse à quel point il y a plus à son talent'.

Assayas et Stewart ont refait équipe pour Personal Shopper, un conte mélodieux et mélancolique explorant la douleur et les limites de l'existence qui a remporté le prix du Meilleur Réalisateur à Cannes l'année dernière. Stewart joue Maureen, une jeune Américaine à Paris, qui travaille en tant qu'acheteuse de mode pour une célébrité et qui est également une médium cherchant à en train en contact avec son frère jumeau récemment décédé.

Stewart est seule pendant la majeure partie du film, invisible dans l'agitation du monde de la mode et de la ville. Dans de nombreuses scènes, son seul partenaire de jeu est une série de SMS provenant d'un téléphone portable. 'J'avais vraiment peur de ce film', dit-elle. Son personnage est 'la personne la plus solitaire que j'ai jamais joué. J'ai eu des périodes de tourbillon dans lesquelles les questions sans réponses vous maintiennent dans la nuit à un degré vaguement débilitant, mais rien de tel que cette fille'.

Les heures étaient longues et l'expérience n'était pas faciles et Stewatt a clairement adoré. 'Chaque scène pesait une tonne', dit-elle joyeusement. 'Je suis habituée aux réalisateurs qui savent vraiment ce qu'ils veulent dire et veillent à faire ce que ces concepts soient affichés par les acteurs. Dans ce cas, ce qu'Olivier veut faire est de vous poser des questions et de vous voir vous agiter et les comprendre. C'est vraiment cool'.

Cette confiance entre l'acteur et le réalisateur a permis à Stewart d'être nue, à la fois émotionnellement et physiquement, à l'écran, et de le faire sans crainte. 'Ce film, à bien des égards ,appartient à Kristen', dit Assayas. 'Je le dirigeais de l'extérieur, mais elle le dirigeait de l'intérieur'.

Peut être le fera t-elle bientôt. Alors qu'elle poursuit son travail devant la caméra (voir ci-dessous), elle a réalisé un clip vidéo pour la chanson Downside Of Me du groupe écossais Chvrches, et en janvier son court métrage, Come Swim, a fait ses débuts au Festival du Film de Sundance. 'C'est tellement extraordinaire d'avoir quelque chose qui existe parce que vous l'avez protégé et vous y avez tout investi jusqu'à la fin', dit-elle. Elle espère s'attaquer à un long métrage à l'avenir, peut être quelque chose qu'elle a écrit elle-même. 'Je ne pense pas qu'il y ait une énorme séparation entre l'interprétation et la réalisation pour moi', dit-elle. 'Je l'aborde avec la même intention. Je suis assez obsédée par le processus de la façon dont les choses sont mises ensemble'.

En écoutant Stewart parler comme cela, en la regardant étinceler devant de nouvelles opportunités, on a l'impression d'être le témoin d'une libération. Peut être que c'est parce que le pouvoir de destruction de Twilight est derrière elle ou qu'elle ait conclu la spéculation autour de son orientation sexuelle ou qu'elle a trouvé un moyen d'entre elle-même en public. Vieillir aide sûrement. Quelles que soient les raisons, le sentiment qui ne peut vous échapper, en s'asseyant avec elle sur ce balcon ensoleillé, c'est que Kristen semble … Heureuse.

'C'est l'année où les idées se traduisent en action', dit-elle. 'J'ai toujours eu des idées et des poèmes et des choses où je veux faire ceci ou dessiner cela. Je suis en train d'écrire, je suis en train de comprendre. Au lieu de procrastiner ou de penser que vous pouvez contrôler tout d'un point de vue où le temps n'existe pas, vous faites le premier appel – et putain qui sait ce qui va se passer – vous faites le premier pas', sourit-elle. 'Et j'ai commencé à marcher'.

Underwater
En préproduction 

Stewart est sur le point de commencer à travailler à la Nouvelle Orléans sur ce conte terrifiant à propos d'un équipe travaillant sur un forage pétrolier en plein océan qui doit lutter pour survivre lorsqu'il y a un tremblement de terre. 'Il y a ces conversations entre l'action, lorsque nous sommes dans l'obscurité et cela pourrait être une pièce', dit-elle. 'Ce sont les choses dont vous parlez lorsque vous pensez que vous pourriez mourir. Cela devient cathartique et existentiel vraiment, vraiment rapidement'.

Lizzie
Sortie prévue en 2017

Réalisé par Craig William Macneill, ce thriller d'époque met en vedette Stewart dans le rôle de Bridget Sullivan, une domestique irlandaise et seul témoin des infâmes meurtres des Borden en 1892. Chloë Sevigny joue le rôle principal qui est accusé du meurtre de Denis O'Hare, Kim Dickens et Fiona Shaw. Stewart a utilisé son temps sur le tournage pour donner une leçon au cerveau de son réalisateur en herbe. 'Je disais essentiellement, 'Dis-moi tout'', dit-elle en riant. 'J'étais tellement curieuse de voir comment il allait tout assembler ensemble'.

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